À la question «pourquoi est-ce que le PHTK n’arrive pas à mettre des gens dans les rues pour montrer la popularité de son candidat à la présidence», Me Grégory Mayard-Paul, l’un des avocats du parti, a indiqué qu’« il n’y a aucun concours de manifestation, aucun concours visant à mettre plus de gens dans les rues. Nous avons été aux élections qui ont donné des résultats. Dans le calme, nous attendons le second tour… » Il a minimisé le sondage à la sortie des urnes réalisé par l’Institut Igarape qui place Jovenel Moïse en quatrième place avec un peu plus de 6% des voix.
Depuis la publication des résultats préliminaires de la présidentielle, le 5 novembre par le CEP, des mouvements de protestation et des manifestations de rue se multiplient. Neuf candidats à la présidence les mieux placés rejettent ces résultats et exigent l’exclusion de Jovenel Moïse. Le PHTK, le parti présidentiel accusé d’avoir fraudé, n’arrive pas encore à mettre ses partisans dans les rues.
Hormis les départements du Centre, des Nippes, de l’Ouest et du Sud-Est, Jovenel Moïse a remporté les élections avec un large écart dans tous les autres départements, selon les résultats publiés le 5 novembre par le CEP. Cependant, malgré les mouvements de protestation de neuf autres candidats exigeant son exclusion de la course électorale, aucune des régions où il a remporté le scrutin ne prend sa défense. Selon Me Grégory Mayard-Paul, les manifestations de ces derniers jours contre son candidat à la présidence ne sont autre que « l’expression de la démocratie. N’importe qui peut manifester dans la paix, l’ordre, la discipline et le respect des autres. Il y a des manifestations dans tous les pays démocratiques : en France, aux États-Unis, au Venezuela… »
S’agissant de la décision du BCEN invitant les quatre candidats les mieux placés à assister à la séance de vérification des procès-verbaux au Centre de tabulation des votes, Me Grégory Mayard-Paul a souligné que ce n’est pas une exigence pour Jovenel Moïse d’y prendre part personnellement. « C’est simple, a-t-il dit intervenant vendredi matin sur les ondes de Radio Magik 9. Il n’y a aucun problème à ce niveau », a ajouté le conseiller et ami du président Martelly, une façon pour lui de dire que le PHTK va assister à la vérification.
Interroger sur plusieurs candidats à la présidence réclamant l’exclusion de Jovenel Moïse pour avoir, selon eux, bénéficié des fraudes enregistrées le jour du vote, Me Mayard-Paul a indiqué que non seulement il est certain que le CTV confirmera les résultats du 5 novembre, mais également il a en sa possession 8 800 procès-verbaux qui confirment les résultats. « Ce sont des accusations non fondées », a-t-il rétorqué, soulignant que c’est une bonne chose que le BCEN ait décidé d’autoriser des vérifications au CTV. « Finalement, la vérité sortira », a-t-il dit.
Interrogé également sur le sondage de l’Institut Igarape basé au Brésil mené à la sortie des urnes le jour de l’élection le 25 octobre révélant que 37,5 % des enquêtés indiquent avoir voté pour Jude Célestin du parti Ligue alternative pour le progrès et l’émancipation haïtienne (Lapeh), 30,6% disent avoir voté pour Moïse Jean Charles de la plateforme Pitit Dessalines, 19,4% pour Maryse Narcisse de Fanmi Lavalas et un peu plus de 6% ont déclaré avoir voté pour le candidat soutenu par le gouvernement, Jovenel Moïse, le plaçant quatrième, Me Mayard-Paul a fait savoir qu’il existe plusieurs autres sondages à la sortie des urnes qui donnent Jovenel Moïse gagnant dès le premier tour.
Au niveau de PHTK, il a dit accueillir ce sondage dans le calme comme n’importe quel autre sondage. « De toute façon, les résultats des élections restent ce qu’ils sont et en fonction des votes de la population », a-t-il soutenu. Selon lui, les mouvements de protestation en 2010 en faveur de Michel Martelly à la suite des résultats étaient spontanés et non monnayés.
Grégory Mayard-Paul a laissé comprendre que les manifestations de ces derniers jours n’ont rien d’extraordinaire. « Je vois des manifestations organisées depuis au moins un mois chaque deux ou trois jours. Plusieurs partis politiques se liguent contre un candidat. Je ne sais pas pourquoi ils ont peur de ce candidat », a-t-il avancé. Robenson Geffrard Le Nouvelliste