Dans une note publiée dans la presse le jeudi 17 décembre 2015, le parti Fusion des sociaux-démocrates haïtiens prend position contre la commission électorale créée suivant l’arrêté sorti le même jour. Cette commission, créée suite à de nombreux scandales de corruption, de fraudes qui éclaboussent l’image du Conseil électoral, est chargée de garantir et d’évaluer le processus électoral. Pour le parti de l’ex-sénatrice Edmonde Supplice Beauzile, la composition des membres de cette commission électorale fait fi de la proposition conjointe d’un ensemble d’organisations de l’Espace de résistance patriotique qui avait recommandé la constitution d’une commission tripatite avec des représentants du Conseil électoral provisoire, des partis politiques et de la société civile. Laquelle commission faciliterait la restauration de la confiance dans le processus électoral, tout en garantissant la légitimité des élus et la stabilité du climat politique.
Cela étant, pour la Fusion des sociaux-démocrates, cette attitude d’obstination de l’exécutif et du Conseil électoral provisoire constitue un manque de volonté pour organiser de bonnes élections dans le pays. « Il ne faut s’attendre à rien de bon de cette administration en matière électorale », affirme la Fusion, tout en accusant une certaine communauté internationale qu’elle pense déterminé à nous imposer une démocratie au rabais adaptée à une république bananière.
Le président Michel Martelly n’a plus la confiance de la population et des acteurs politiques évoluant sur la scène. Lui permettre de créer la commission devant régler un problème dont il est le principal générateur constitue une imprudence, a laissé comprendre la note publique du parti Fusion des sociaux-démocrates. Ainsi la Fusion s’interroge-t-elle sur la crédibilité de cette commission qui n’a pas eu l’approbation des différents partis en protestation contre cette parodie d’élections organisées le 9 août et le 25 octobre 2015.
Pour finir, la Fusion estime que, en plus de renforcer la méfiance dans le processus électoral, ce geste du pouvoir pétrifie davantage la crise postélectorale qui sclérose le climat sociopolitique du pays. En ce sens, interpellé par la situation, le parti de Victor Benoit, ancien ministre de ce régime, invite la population à se mobiliser et à supporter tout mouvement pacifique dont l’objectif est de réclamer la réalisation de bonnes élections devant faciliter le renouvellement de la classe politique.
