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La pluie: le pire ennemi de la capitale.

Posted by admin On September - 25 - 2015 Comments Off on La pluie: le pire ennemi de la capitale.

Par John Wesley Delva

wesleyDès la première goutte de pluie qui s’abat sur port au prince, c’est déjà la panique totale. C’est surtout l’empressement pour rentrer chez soi ou pour se mettre à l’abri à l’endroit le plus proche. Car, on le dit souvent et cela s’inscrit même dans le subconscient des gens que la pluie dans les rues de port au prince n’est pas une douce réalité (lapli nan lari pòtoprens pa dous). Si les nostalgiques peuvent, dans leurs réminiscences d’enfants, évoquer ce refrain d’autrefois : la pli vini map baw bonbon…, lequel refrain traduisait tout le plaisir de voir tomber l’eau du ciel; alors aujourd’hui ce plaisir, à chaque annonce de pluie, est supplanté plutôt par une peur bleue.

En effet, la capitale haïtienne ne peut supporter la moindre averse. Chaque goute d’eau est comme un coup de poignard assené au cœur de Port-au-Prince. Des cannettes, des sachets d’eau, des bouteilles en plastic, des immondices éparpillés sur la chaussée, des haillons, des morceaux de linges sales,… après la pluie, les rues offrent un spectacle écœurant. Ces déchets, s’ils ne jonchaient pas déjà les rues, ils proviennent des ménages qui, malhonnêtement, profitent de la tombée de la pluie pour se débarrasser de fatras. « Dlo, ap desann avèl », c’est ce qu’ils disent (la pli vini ma baw fatra). Mais faute d’un minimum de civisme, ils ignorent la quantité de dégâts que ces fatras peuvent ou vont provoquer (obstruction des canaux par exemple).

A cela, il faut ajouter les eaux qui submergent la chaussée. Dans certains coins c’est la débâcle. Les eaux occupent tous les espaces d’accès. A Martissant, à Poste Marchand, au centre Ville, le constat est éloquent et le danger est palpable surtout avec des égouts à ciel ouvert dissimulés sous les eaux… À l’occasion des moments pluvieux, de nombreuses personnes auraient déjà disparu à Port-au-Prince, en tombant dans ces trous restés béants.

Aussi faudrait t-il souligner la situation de détérioration des routes dans de telles conditions. Ne pouvant pas résister aux assauts des eaux en crue, certaines ruent se voient privées de leur adoquinage et plus facilement de leurs couches d’asphaltes, laissant des nids de poule et des «zig-zag » dont les conducteurs en feront après les frais. Cette situation met à nu, sans nul doute, la vulnérabilité environnementale de la capitale qui devrait être pour plus d’un le miroir du pays.

Si un soir il a plu sur port au prince, il faut s’attendre le lendemain matin, à des sacs de matières fécales, des poches d’eau, des cartons en plastiques, des haillons, des linges sales, des pelures de fruits, des restes de nourritures, des pourritures, des vomissures, des buttes de limons, des masses boueuses dans les rues.

John wesley DELVA.

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