RADIO TELE KREYOL

On The Go 1(712)432-7282

Home » Featured » La réalité des urnes n’a pas été respectée, selon le conseiller Jaccéus Joseph du CEP

La réalité des urnes n’a pas été respectée, selon le conseiller Jaccéus Joseph du CEP

Posted by admin On November - 28 - 2015 Comments Off on La réalité des urnes n’a pas été respectée, selon le conseiller Jaccéus Joseph du CEP

UrnesSouvent des voix s’élèvent pour dénoncer les agissements des membres du CEP. Mais quand c’est un membre de l’institution électorale qui déclare que le Conseil n’est pas crédible, cela a un tout autre sens. Dans une interview accordée à Le Nouvelliste vendredi, le conseiller électoral Jaccéus Joseph revient sur les raisons pour lesquelles il n’a pas signé les deux résultats du premier tour de la présidentielle alors qu’il a siégé et signé le verdict du BCEN….

« Le CEP fonctionne actuellement avec un déficit de crédibilité. Je le reconnais… », a déclaré le conseiller électoral Jaccéus Joseph qui, deux fois sur deux, n’a pas signé les résultats du premier tour de la présidentielle. En sortant du Centre de tabulation des votes (CTV) dans le cadre de son travail au BCEN, le conseiller a indiqué que cela a renforcé sa conviction sur le fait que « la volonté des électeurs n’a pas été respectée ».

Le représentant du secteur des droits humains au CEP a fait savoir à Le Nouvelliste qu’il était dans un dilemme au BCEN. Mais il refuse d’en parler. Cependant, il a fait savoir que sa visite au Centre de tabulation des votes lui a permis de trouver des preuves qui confortent sa conviction et sa position. « Il y a eu des fraudes dans le processus électoral », a-t-il dit, soulignant que tous les 78 procès-verbaux consultés comme échantillon avaient soit des cas de fraudes ou soit des irrégularités.

Selon le président du CEP, même si Jaccéus Joseph n’a pas signé les résultats définitifs du premier tour de la présidentielle, le verdict qu’il a signé au BCEN a conduit à ces résultats. Pour le conseiller électoral, en disant cela, Pierre-Louis Opont n’a fait que beau parler. « Il a dit que c’est la décision du BCEN qui confirme les résultats, ça c’est du français », a avancé le représentant des droits humains au CEP. Pour lui, le fait que le BCEN ait déclaré qu’il y a des fraudes dans le processus, le CEP aurait dû aller fouiller davantage au Centre de tabulation pour rendre crédible le processus.

Il faut rappeler toutefois que dans son verdict, le BCEN n’avait pas recommandé au CEP de poursuivre le processus d’évaluation des procès-verbaux. Les juges électoraux ont simplement ordonné au directeur du Centre de tabulation de ne pas prendre en compte 26 procès-verbaux et annuler de la plupart des votes dans 52 autres procès-verbaux pour fraudes et irrégularités.

Interrogé sur cet aspect dans la décision du BCEN qui n’a fait aucune recommandation au CEP, Me Jaccéus Joseph a indiqué qu’il n’a pas pu arriver à un consensus sur ce point avec les autres membres du tribunal électoral. Il a insisté sur le fait que le BCEN a reconnu qu’il y a eu des fraudes dans le processus et que cela suffirait pour laisser croire que le processus d’évaluation des procès-verbaux devait se poursuivre. Selon lui, les gens ne comprennent pas le contexte dans lequel évoluent les juges électoraux. Là encore, il n’a pas donné de détails.

« Les résultats publiés par le CEP ne correspondent pas à la réalité des urnes », a soutenu le conseiller électoral, évoquant à chaque fois pour appuyer sa position l’échantillon des 78 procès-verbaux pris au hasard au CTV. Selon lui, il devait prendre part au BCEN pour comprendre cette réalité. Si avant, a-t-il dit, il avait des doutes sur la crédibilité des élections, sa visite au Centre de tabulation dissipe tout doute et renforce sa conviction.

« Si le CEP ne tient pas compte de l’ensemble des revendications de la société, notamment sur la question de la transparence, nous risquons de basculer vers des dirigeants illégitimes », a prédit Jaccéus Joseph. Pour lui, il n’a pas l’intention de s’opposer aux autres membres du CEP en prenant des positions qui vont à l’encontre de ses collègues. « Je me bats pour l’amélioration du processus électoral et pour l’élection d’élus légitimes, ce qui garantira la stabilité du pays pour les cinq prochaines années », a-t-il expliqué.

Si Jaccéus Joseph veut laisser croire que ses relations avec les autres membres du CEP sont cordiales, une altercation entre lui et la conseillère Lourdes Edith Joseph a plutôt révélé le contraire. Les deux conseillers s’accusent mutuellement d’avoir été agressé l’un par l’autre. n’était l’intervention de Pierre-Louis Opont, Lourdes Edith Joseph l’aurait frappé à la tête avec une chaise lors d’une rencontre au CEP, a-t-il dénoncé.

Malgré cet incident, Jaccéus Joseph veut faire croire dans les relations sont cordiales entre les conseillers électoraux. Selon le conseiller électoral, son avenir au CEP dépend du secteur qui l’a désigné. Réagissant sur les critiques de ceux qui estiment qu’il devait démissionner, Jaccéus Joseph a indiqué que toutes les options sont possibles. « Je ne suis pas lié à un ‘’ job’’ », a-t-il dit.

A la suite d’une rencontre vendredi avec des membres du secteur des droits humains, Jaccéus Joseph a indiqué à Le Nouvelliste que le secteur qu’il représente au CEP est à « l’unanimité » satisfait de son comportement au sein de l’institution électorale.

Cependant, contacté par Le Nouvelliste, Pierre Espérance du Réseau national de défense des droits humains a fait savoir que pour le RNDDH les conseillers électoraux son solidaires de leurs actes. Le fait pour un conseiller de ne pas signer les résultats ne veut rien dire, a-t-il avancé. Une façon pour lui de signaler, encore une fois, qu’il n’est pas satisfait du comportement de Jaccéus Joseph au CEP. Robenson Geffrard Source Le Nouvelliste

Comments are closed.