Avoir un déficit dans l’exécution d’un budget est acceptable. Cependant, il ne doit pas dépasser une certaine limite. Dans le cas d’Haïti, le déficit budgétaire ne devrait pas dépasser 16 milliards de gourdes, d’après le gouverneur de la Banque de la République d’Haïti (BRH), Jean Baden Dubois, se référant à l’accord signé entre le gouvernement et le Fonds monétaire international (FMI) sur un nouveau cadre de référence.
Après son intervention dans le cadre de la 8e édition du Sommet international sur la finance, ce jeudi, au Karibe Convention Center, le numéro un de la BRH, Jean Baden Dubois, s’est prêté au jeu de questions- réponses avec des journalistes. Les questions adressées au gouverneur touchent des sujets variés : l’accord signé entre le gouvernement et le FMI, la dédollarisation, les programmes incitatifs à l’agriculture, le déficit budgétaire, etc. En ce qui concerne le déficit budgétaire, M. Dubois a communiqué le dernier constat fait par la BRH. « Le déficit budgétaire se chiffre à 9 milliards de gourdes », a affirmé le gouverneur, soulignant que ce chiffre a été constaté au plus tard lundi écoulé lors d’une réunion sur la politique monétaire.
Dans cette série de questions-réponses, le gouverneur voulait être rassurant. « La nature même de l’exécution d’un budget entraîne des dents de scie », a affirmé le gouverneur de la Banque de la République d’Haïti (BRH), invitant la population à garder son calme. Il a fait comprendre que le déficit budgétaire est acceptable à un certain niveau. Ce déficit devrait se situer dans une fourchette ou une marge bien définie. En ce qui concerne le gouvernement, il s’est mis d’accord avec le FMI, en signant l’accord sur un nouveau cadre de référence ou « Staff monitoring program » selon lequel on ne devrait pas dépasser le seuil de 16 milliards de gourdes. Sur cet accord, le gouverneur a précisé qu’il fallait mettre en pratique les éléments prévus dans le nouveau cadre de référence indépendamment du FMI.
« D’ici le 30 juin prochain, tout devrait s’aligner », a indiqué le gouverneur, en croyant que l’Union européenne apportera un appui budgétaire autour de 35 millions de dollars, l’équivalent de deux milliards de gourdes, en mai prochain. Outre l’appui budgétaire, le gouvernement avait prévu d’autres sources de financement qui ne sont pas concrétisées. De l’avis du gouverneur, il n’y a que les bons émis par le ministère de l’Economie et des Finances qui pourraient se concrétiser. A partir de ces bons, le gouvernement a fait une prévision de 3,2 milliards de gourdes dans le budget. Pour lui, avec les bons du ministère de l’Économie et des Finances additionnés à l’appui budgétaire espéré, tout devrait rentrer dans l’ordre dès le mois de juin.
Le gouverneur a lancé une mise en garde contre certains chiffres avancés sur le déficit budgétaire. Il a invité les gens à garder leur calme. « Il y avait des mésinterprétations. Il ne faut pas laisser aux gens non informés le soin d’influencer l’opinion », a soutenu Jean Baden Dubois. « Quand une personne avance des chiffres sur le déficit budgétaire ou le financement budgétaire, il faut l’exiger de préciser la date. Le déficit budgétaire constitue une sorte de stock qui augmente ou diminue en fonction des recettes et des dépenses », a expliqué le gouverneur.
Gérard Junior Jeanty source Le Nouvelliste