Michel Joseph Martelly a été reçu lundi par le pape François et son secrétaire d’Etat Pietro Parolin, qui ont souhaité «un dialogue sincère entre forces vives» du pays.
M. Martelly est venu à Rome pour la création samedi du premier cardinal haïtien de l’Histoire, l’archevêque de la ville des Cayes, Chibly Langlois, 55 ans. L’annonce en janvier de cette nomination, le jour même de l’anniversaire du terrible séisme de 2011, a été très favorablement accueillie à Haïti, alors que l’autre partie de l’île, la République dominicaine, a un cardinal depuis longtemps en la personne de l’archevêque de Saint-Domingue, Nicolás de Jesús López Rodríguez.
«Les parties ont insisté sur l’impérative nécessité qu’il y a à poursuivre la reconstruction du pays, comme à encourager le dialogue entre les différentes forces vives, en faveur de la réconciliation et du bien public», indique un communiqué du Saint-Siège publié à l’issue de l’entretien de 20 minutes, sans interprète, de M. Martelly avec le pape. «Ces entretiens chaleureux ont permis aux parties de se féliciter de l’excellence de leurs rapports, mais aussi de souligner l’importante contribution que l’Eglise locale offre à Haïti, dans les domaines de l’éducation, de la santé et de l’assistance sociale», ajoute le communiqué.
Médaille offerte
Dans une interview récente à l’AFP, Mgr Langlois avait dit vouloir «partager avec le pape la réalité d’Haïti». «L’Eglise d’Haïti est une église jeune, dynamique, mais nous avons plein de limites sur le plan financier, nous avons besoin de la solidarité d’autres églises. «Les joies, les souffrances, les peines du peuple haïtien sont également celles de l’Eglise d’Haïti», avait-il ajouté. M. Martelly est venu voir le pape avec son épouse et une délégation de neuf personnes. Le pape lui a offert une médaille représentant un Ange de la paix et une copie du document de l’assemblée des évêques de l’Amérique latine et centrale à Aparecida (Brésil) de 2007, feuille de route pour les années à venir que le cardinal argentin Jorge Mario Bergoglio avait rédigée.
A la fin, quand le président, ancien chanteur et compositeur, surnommé «Sweet Micky», a demandé la bénédiction du pape, celui a imploré pour lui la vertu de «la sagesse», selon des journalistes présents.