En Haïti, la manifestation de l’opposition qui s’est tenue ce vendredi 20 novembre à Port-au-Prince a viré au drame : un manifestant a été tué et un autre grièvement blessé à coups de machette. Depuis plus de deux semaines, la contestation ne faiblit pas contre les résultats du premier tour de l’élection présidentielle, qui donnent le candidat du pouvoir en tête du scrutin.
« Un soldat est tombé, mais vous ne pourrez pas détruire l’armée », c’est ce que scande le petit groupe de manifestants qui transporte dans une brouette le corps de l’homme tué par balle aux cours des incidents qui ont émaillé la fin de la manifestation de l’opposition.
Assad Volcy, porte-parole du parti Pitit Dessalines (« fils de Dessalines » en créole), accuse le pouvoir en place de dérive dictatoriale : « Nous avons été attaqués par des sbires du pouvoir. Deux hommes circulant à bord d’une motocyclette en uniforme de la police, ont ouvert le feu, à bout portant et ont assassiné un de nos militants. »
Ultimatum
Et Assad Volcy de poursuivre : « Aujourd’hui, nous sommes en face d’un pouvoir dictatorial qui décide justement de prouver à la face du monde qu’il refuse les idées contraires. On peut tuer un de nos frères, dix de nos frères, peut-être cent, mais jamais on n’arrivera à tuer le peuple haïtien. Que [le président] Martelly achète encore des armes, s’il veut. Mais le peuple haïtien, comme en 1803 devant l’armée napoléonienne, devra faire face à ce nouveau bourreau. »
Les opposants les plus farouches lancent désormais un ultimatum au président Michel Martelly. Ils annoncent une intensification de leur mouvement après ce week-end, menaçant d’en arriver à ce qu’ils appellent « une insurrection populaire ». Amélie Baron et Radio France Internationale