Le groupe des huit (8) candidats à la présidence contestataires annonce la poursuite de la mobilisation pour forcer le Conseil électoral provisoire (Cep) à former une commission indépendante afin d’évaluer les résultats de la présidentielle du 25 octobre.
« Nous faisons partie d’un groupe, nous allons rester solidaires, nous allons réfléchir ensemble pour pouvoir rester solidaires dans toutes les actions que nous allons mener », tente de rassurer le candidat à la présidence de la Ligue Alternative pour le progrès l’émancipation haïtienne (Lapeh), Jude Célestin, lors d’une conférence donnée le jeudi 20 novembre 2015 et à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse .
Pour sa part, le candidat Jean Charles Moise, amoché au visage, soutient que « personne n’avait attaqué les agents de la police. Mais, ils ont tiré à hauteur d’homme avec tous types d’armes : des balles en caoutchouc et des balles réelles. Des gaz lacrymogènes ont été également lancés sur nous. Des gens sont victimes ».
Il affirme être sorti en vie de justesse de cette attaque qui n’a pas été, par la suite, condamnée par la Police nationale d’Haïti (Pnh) et le gouvernement.
Suite à une mobilisation de l’opposition le mercredi 18 novembre 2015, le gouvernement haïtien a condamné, dans une note de presse, les violences enregistrées dans les dernières manifestations, tout en pointant du doigt l’opposition.
Des manifestations organisées pour contester les résultats des dernières élections, deviennent de plus en plus violentes, et ne respectent pas les normes régissant la tenue de manifestations pacifiques, déplore-t-il.
« La mobilisation ne s’arrêtera pas, elle s’étendra sur tout le pays », martèle Jean Charles Moise déclarant qu’un front commun forcera le gouvernement à respecter le vote du peuple.
Condamnant avec véhémence les actions de la Pnh, il appelle la population à se mobiliser quartier par quartier, zone par zone pour défendre ses vote.
Victime lors de la manifestation du mercredi 18 novembre 2015, le candidat à la présidence et également sénateur en fonction Steven Irvenson Benoit critique l’attitude des policiers qui ont failli, dit-il, l’assassiner.
« Sans avoir subi de provocation, un policier a donné un mot d’ordre au moment où le sénateur Moise essayait de monter sur un cheval. A l’unisson, des policiers ont ouvert le feu sur nous », déplore Steven Benoit, portant une cicatrice à la tête.
Le sénateur indique avoir été atteint de trois projectiles dont une balle en caoutchouc à la tête ainsi que deux autres balles réelles reçues aux côtes, en provenance d’une arme de calibre douze.
Depuis plus de deux semaines, des manifestations se poursuivent dans le pays pour exiger au Cep d’évaluer les résultats de la présidentielle du 25 octobre 2015, publiés le jeudi 5 novembre dernier.
Les huit candidats à la présidence entendent poursuivre leur mobilisation suite à l’intransigeance du Cep manifestée face à leur proposition, consistant en la mise sur pied d’une commission indépendante pour statuer sur les élections du 25 octobre 2015.
Le Cep, qui a eu une rencontre avec ces huit candidats à la présidence, le 16 novembre 2015, affirme que le décret électoral ne dispose pas de provisions à cet effet.
A l’approche du second tour de la présidentielle fixée pour le 27 décembre 2015, les manifestations devenant de plus en plus radicales réclament également la démission du pouvoir actuel et le limogeage du Cep en vue de la formation d’un gouvernement de transition alter presse