Des milliers de manifestants ont défilé dans les rues de Port-au-Prince, le vendredi 13 novembre, pour la troisième journée consécutive, en vue de dénoncer les résultats préliminaires de la présidentielle du 25 octobre 2015, observe l’agence en ligne AlterPresse.
Démarré à St-Jean Bosco, au centre-ville de Port-au-Prince, Les manifestants ont parcouru plusieurs zones en périphérie de la capitale, notamment Carrefour, Solino, Avenue Poupelard, Nazon, Delmas et Pétionville.
Accompagnés d’un char musical lors du défilé, plusieurs d’entre eux étaient munis de branches d’arbres et de photos de candidats à la présidence comme Jean Charles Moise, de Pitit Desalin, Jude Célestin, de la Ligue alternative pour le progrès et l’émancipation haïtienne (Lapeh), Maryse Narcisse de « Fanmi Lavalas » et Henry Céant de « Renmen Ayiti ».
« Nous ne voulons pas consommer la banane », martèlent les manifestants faisant référence au candidat à la présidentielle du Parti haïtien tèt kale (Phtk) au pouvoir, Jovenel Moise qui se fait appeler « Nèg bannann nan » (l’homme de la banane).
Jovenel Moise vient en première position dans les résultats préliminaires de la présidentielle avec 511,992 votes, soit 32.81% des électrices et électeurs.
Parallèlement aux révélations du député du Phtk au pouvoir, Antoine Rodon Bien-Aimé, autour d’une opération frauduleuse effectuée dans les élections haïtiennes du dimanche 25 octobre 2015, le Cep fait état de 490 procès-verbaux mis à l’écart pour diverses irrégularités, après enquête et analyse, dans une note en date du jeudi 12 novembre 2015.
Dans un communiqué, l’Organisation des Nations Unies (Onu) rejette l’implication du bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets (Unops), dans des tentatives de manipulation lors des récentes élections.
« Tous les quartiers populaires doivent se soulever contre les résultats préliminaires de la présidentielle. Des milliers de personnes sont aujourd’hui dans les rues pour réclamer leurs votes, Martelly et Jovenel n’ont pas assez de popularité pour mobiliser autant de gens », estime un manifestant.
« Je demande à Martelly s’il n’a pas une conscience. Il est temps qu’il libère le pays », lâche une jeune manifestante en colère.
Les manifestants ont appelé la communauté internationale à cesser de troubler la stabilité dans le pays en essayant d’imposer son système de domination et d’esclavage, fustige un membre de la Force patriotique pour le respect de la Constitution (Foparc).
Des pierres ont été lancées par des individus non identifiés en direction de la manifestation au niveau de Pétionville où des agents de la Police nationale d’Haïti ont vite rétabli l’ordre.
Face à cette attaque, les manifestants ont décidé de rebrousser chemin pour se rendre au Champ de mars (centre- ville de la capitale Port-au-Prince). alter