Sandro Joseph, ancien directeur général de l’Office national d’assurance-vieillesse, Pierre Marcelin Jean Philippe, arpenteur commissionné pour la commune de l’Arcahaie, et Pierre Hermann Remedor, notaire, se sont présentés par-devant le tribunal criminel siégeant sans assistance de jury, le mercredi 20 juillet. Ils sont accusés de détournement de fonds, faux et usage de faux, association de malfaiteurs, selon l’ordonnance rendue par la chambre d’instruction criminelle du tribunal de première instance de Port-au-Prince le 8 avril 2013.
Selon les rapports émanant de plusieurs institutions, notamment l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC), le Bureau des affaires financières et économiques (BAFE), l’Unité centrale de renseignements financiers(UCREF) et tenant compte de la dénonciation de M. Corvington Rénaldo, M. Sandro Joseph a été inculpé pour avoir détourné et dilapidé des fonds de l’Etat haïtien alors qu’il était directeur général de l’ONA.
Les résultats de ces enquêtes ont révélé qu’il existait une vaste corruption sous l’administration de Sandro Joseph à l’ONA, au cours de laquelle M. Joseph avait décaissé plusieurs centaines de milliers de gourdes de manière illégale au profit de tierces personnes. Il avait acheté une voiture au profit de sa concubine Judith Drouillard Benoît pour la somme de vingt-sept mille trois cent quatre dollars américains. Sans avoir l’autorisation de son ministère de tutelle, il a ordonné au service de la comptabilité d’émettre un chèque de cinquante-six millions de gourdes à l’ordre du notaire Pierre Hermann Remedor pour l’acquisition de quinze carreaux de terre dans la commune de Tabarre pour la construction de logements sociaux.
De surcroît, l’ancien directeur général de l’ONA a été dénoncé pour avoir détourné 46 196 397 gourdes des caisses de l’ONA au profit de particuliers lors des festivités carnavalesques en février 2007. Plusieurs entreprises privées, des parlementaires, des médias et des groupes musicaux ont bénéficié des fonds de l’ONA, sous la direction de M. Joseph.
Après l’interrogatoire de l’accusé Pierre Marcelin Jean Philippe, le juge a ordonné la suspension de l’audience afin que le parquet puisse statuer sur l’ordre de libération émis par le commissaire du gouvernement en faveur de M. Pierre Marcelin Jean Philippe, un des accusés, en 2010. Etant donné que l’ordonnance de clôture avait renvoyé cet accusé pour être jugé en 2013, l’ordre de libération émis en 2010 paraît nul, a lâché le représentant du ministère public, Me Joseph Elysée Jean-Louis. De plus, poursuit-il, le parquet a accusé l’arpenteur Pierre Marcelin Jean Philippe par un acte liant le tribunal : l’acte d’accusation.
Sandro Joseph, ancien directeur général de l’Office national d’assurance-vieillesse, Pierre Marcelin Jean Philippe, (arpenteur), et Pierre Herman Rémédor (notaire), ont tous été accusés et écroués au Pénitencier national pour détournement de fonds, blanchiment des avoirs, faux et usage de faux et association de malfaiteurs. Le mardi 12 janvier 2010, à la faveur du séisme qui a endeuillé les familles haïtiennes, ils ont pris la fuite. Selon les informations recueillies, Sandro Joseph était à Santo Domingo. Les deux autres étaient en Haïti.
Selon l’un des avocats de l’accusé Pierre Marcelin Jean Philippe, celui-ci avait bénéficié d’un ordre de libération émis par le substitut du commissaire du gouvernement Enock Géné Génélus. Tandis que Pierre Herman Rémédor (notaire) circulait librement. Donc, il était en cavale jusqu’au jour de l’audience du mercredi 20 juillet 2016. Il y a quelques jours, Sandro Joseph s’était résigné à se faire prisonnier pour être jugé pour les faits de corruption, de détournement des avoirs et d’association de malfaiteurs.