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Kenneth Merten à la rescousse de l’impasse électorale

Posted by admin On December - 5 - 2015 Comments Off on Kenneth Merten à la rescousse de l’impasse électorale

MertenLe coordonnateur spécial du dossier Haïti au Département d’Etat, l’ex-ambassadeur américain en Haïti Kenneth Merten, est à Port-au-Prince depuis jeudi en vue de s’entretenir avec les acteurs politiques haïtiens dans le but de parvenir à un dénouement de la crise électorale, née de la publication des résultats du premier tour  de la présidentielle du 25 octobre dernier. Fin connaisseur de la politique haïtienne pour avoir dirigé la mission diplomatique américaine en Haïti pendant trois ans, Merten doit convaincre le gouvernement de trouver la meilleure formule qui permettra de résoudre l’impasse électorale. La formation d’une commission indépendante pour faire la lumière sur les accusations de fraudes et d’irrégularités entourant le scrutin demeure l’une des revendications du groupe des huit candidats à la présidence. Différents secteurs de la société, y compris les  organisations de défense des droits humains, considèrent cette option comme la meilleure pour trouver une issue à cette crise qui se répète à chaque compétition électorale.

La mission de l’ambassadeur Merten demeure délicate, dans la mesure où l’équipe au pouvoir est encore réticente sur l’initiative de former cette commission, de peur qu’elle n’aboutisse à la mise à l’écart du candidat du parti au pouvoir dans l’éventualité que les fraudes auraient été commises en sa faveur. Lors de l’impasse électorale de 2010, le candidat du pouvoir avait fait les frais de la crise électorale.  A environ deux mois de la passation des pouvoirs entre le président en exercice et celui qui sortira vainqueur du second tour de la présidentielle, la date du 27 décembre prévue pour le second tour de cette élection ne tient plus en raison du refus du candidat de l’opposition d’emprunter cette voie sans l’épuration des procès-verbaux au Centre de tabulation des votes par une commission indépendante. Par ailleurs, Jude Célestin n’a pas acheminé la liste de ses mandataires au Conseil électoral provisoire. Le destin du second tour ne dépend pas pour l’instant du Conseil électoral provisoire, mais il est au centre des débats sur l’impasse électorale.

La présence de Kenneth Merten dans nos murs, conséquemment à l’intensification des manifestations de rue, à la suite de cette crise électorale, prouve que  nous continuons de patauger dans la mauvaise gouvernance. De Thomas Adams, ancien coordonnateur du dossier Haïti au Département d’Etat, à Kenneth Merten, notre pays ne sortira pas si tôt de la spirale de dirigeants inexpérimentés non imprégnés du sens de l’Etat et incapables de sacrifier des privilèges au profit des intérêts supérieurs de la nation. Les réactions des dirigeants d’aujourd’hui et celles de la plupart de ceux qui veulent briguer la magistrature suprême de l’Etat montrent que nos hommes politiques n’ont pas appris les leçons du passé. Après vingt-neuf ans de transition politique, la tradition de la mauvaise gouvernance caractérisée par la passion du pouvoir, le clientélisme, la corruption et la haine semblent être ancrés dans l’idiosyncrasie de la plupart de nos hommes politiques du pouvoir et de l’opposition.

La mise en place d’un comité qui se renouvelle au Département d’Etat sur le dossier d’un pays du continent explique que ce pays traverse une crise permanente qui menace son fondement. Depuis plusieurs années, notre pays se range dans cette catégorie à cause de l’impérialisme américain.

Lemoine Bonneau Editorial du Nouvelliste

lbonneau@lenouvelliste.com

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