Grand succès pour la première rencontre, mercredi à l’hôtel Karibe, entre des partis politiques, des parlementaires et des représentants de l’exécutif. Les parties se sont mises d’accord sur un protocole, les termes à aborder et sur un calendrier pour la poursuite du dialogue. Le cardinal Chibly Langlois, président de la Conférence épiscopale d’Haïti (CEH), est heureux et confiant.
Loin des micros des journalistes. Entourés des représentants d’une trentaine de partis politiques, des parlementaires et des représentants de l’exécutif à l’hôtel Karibe Convention Center, son Eminence le cardinal Chibly Langlois réussit sa première tentative pour relancer le dialogue sous les auspices de la CEH. Le cardinal Langlois est heureux. Après 7 heures d’intenses négociations, « nous avons trouvé une entente sur le protocole à adopter pour le dialogue. Nous avons trouvé une entente sur les termes, le calendrier et le format du dialogue », explique le prélat, l’air joyeux.
Cette première rencontre était une préparation en vue du lancement officiel du dialogue qui se tiendra vendredi à l’hôtel El Rancho, souligne le cardinal haïtien. « A cette occasion, les acteurs ici présents signeront le protocole qui conduira définitivement au dialogue », affirme le cardinal Chibly Langlois. Le président de la Conférence épiscopale ne veut pas donner plus de détails aux journalistes sur le protocole. Il promet de le rendre public. « C’est un protocole qui nous permettra de respecter les règles du jeu », dit-il.
Cependant, les termes retenus pour le dialogue sont : la gouvernance, les élections et la Constitution. S’agissant du calendrier, la CEH se donne un échéancier de deux semaines de travail avec les acteurs. Mais cela ne veux pas dire que le dialogue s’étendra sur uniquement deux semaines, rassure le cardinal Langlois, soulignant qu’il peut aller au-delà, selon les besoins. « Nous sommes disposés à travailler tous les jours », ajoute-t-il.
L’organisation politique Fanmi Lavalas et le regroupement des partis politiques MOPOD étaient les grands absents à cette première rencontre. Le président de la CEH rassure que toutes les structures politiques avaient reçu l’invitation. Toutefois, le numéro un de l’Eglise catholique en Haïti reconnaît que certains partis politiques avaient reçu leur invitation un peu en retard et c’est le cas pour Lavalas et le MOPOD.
Il faut souligner également l’absence très remarquée des responsables d’organisations de la société civile qui, pourtant, étaient invités à la rencontre.
Interrogé par Le Nouvelliste pour savoir si c’est le président Michel Martelly qui va lancer officiellement ce vendredi le dialogue, le cardinal Langlois souligne que la CEH est la médiatrice et toutes les autres partis sont des acteurs. « Nous sommes très optimistes sur l’aboutissement du dialogue, parce que c’est non seulement une nécessité, mais aussi c’est quelque chose que nous devons rechercher. Nous voulons d’une Haïti où les Haïtiens vivent en paix… », avance le president de la CEH.
Satisfait du bon déroulement de cette première rencontre, le coordonnateur national de l’Organisation du peuple en lutte (OPL), Dr Sauveur Pierre Etienne, indique que ce qui est important, malgré leurs désaccords, les partis politiques doivent se retrouver ensemble pour le plus grand bien du pays.
Pour sa part, la présidente de la Fusion des sociaux-démocrates, Edmonde Supplice Beauzile, souligne que le dialogue va continuer avec ou sans les partis politiques qui n’ont pas participé à la première rencontre. Cependant, elle dit souhaiter la participation de tout le monde dans le processus. Elle estime que la Fusion, l’OPL et Kontrapèpla constituent « une bonne partie de l’opposition politique ». L’ancienne sénatrice se dit satisfaite de la rencontre et croit que ce genre d’activités est important pour faire avancer le pays.
Sur un ton ironique, comme il aime à le faire, l’ancien sénateur Jean Hector Anacacis estime que la CEH mène un à zéro sur tout le monde. « On dirait qu’on a distribué un sirop d’orgeat dans la salle, tout le monde était cool, tout s’est bien passé, même moi j’étais gentil… », a-t-il dit en riant pour exprimer sa satisfaction.
Le sénateur Steven Benoît qui a représenté le Sénat souhaite que l’année 2014 soit une année de dialogue. Le parlementaire estime que le pays a déjà perdu trois années avant d’arriver à cette étape. Il se dit confiant quant à la réussite du processus.
Si le MOPOD a brillé par son absence à cette rencontre, la présence du leader de la KID, Evans Paul, membre du MOPOD, était, par contre, très remarquée. Cette première rencontre s’est déroulée dans une atmosphère de convivialité. Outre les discussions politiques, les participants ont prié et mangé ensemble.
Robenson Geffrard
Source: Le Nouvelliste