En perturbant hier mardi avec violence la première journée de la quinzaine présidentielle lancée par les étudiants de la faculté IERAH-ISERSS, dans le cadre de l’organisation des joutes du 25 octobre, des étudiants de la Faculté des sciences humaines viennent de prouver qu’ils sont loin de comprendre le rôle et la mission de l’Université. Cette initiative des étudiants de IERAH appuyée par le décanat de cette entité vise à interroger les candidats à la présidence sur leur programme, leur vision et sur les moyens qu’ils comptent utiliser pour sortir le pays de la mauvaise gouvernance qui le caractérise depuis plusieurs décennies. Au lieu de prendre part au débat en qualité d’étudiants, ce groupe de fossoyeurs de la Faculté des sciences humaines, incapables de réfléchir à l’instar des étudiants de IERAH, ont saboté cette noble initiative.
Lieu de débats et de contradictions par excellence, il n’y a aucun autre endroit où un candidat à la présidence devrait se sentir mieux que dans l’espace universitaire pour discuter des questions d’intérêt national avec étudiants, professeurs et membres du décanat. En lançant des chaises et d’autres objets sur l’assistance sans épargner les membres du décanat ni l’invité qui est un candidat à la présidence et professeur d’université, ces étudiants, issus d’une autre entité, étaient-ils en mission ?
Il est assez difficile de déterminer le mobile de la barbarie commise par ces étudiants de la FASCH. Cependant, comment plusieurs étudiants peuvent-ils se mettre d’accord pour planifier un tel forfait sans réfléchir sur l’impact de cette action sur leur vie, sur la faculté dont ils font partie et sur la société en général ? L’incapacité de la Faculté des sciences humaines à organiser des débats dans le cadre des élections serait-elle à la base de la réaction de ces étudiants ?
Ces actions bizarres commises par la plupart des étudiants de ces facultés depuis plusieurs années devraient être un sujet d’étude au sein du Conseil de l’université. Selon toute vraisemblance, les dérives enregistrées au sein de l’Université d’Etat d’Haïti sont l’œuvre d’un petit groupe. Cependant, rien ne laisse prévoir pendant combien de temps la société haïtienne va continuer à assister à ces spectacles qui avilissent l’Université d’Etat d’Haït ? Ces étudiants sont-ils en train de reproduire les clichés de groupes sociaux marginalisés ?
Ordinairement, l’organisation des élections en Haïti constitue un moment de passion, d’émotion et de perturbation de toutes sortes. Ce moment devrait permettre aux étudiants de réfléchir sur les causes de ces chocs, de les analyser et de proposer des solutions à la société. Le constat aujourd’hui, c’est le contraire. L’homme de la rue assiste aux meetings des candidats sur les places publiques sans violence ni affrontements. La violence commence à l’intérieur de l’université par des étudiants.
Lemoine Bonneau Editorial du Nouvelliste
